Les fonds de prévoyances pour préparer votre retraite

22 août 2023 0 Par swiss-serenity

Avec le départ à la retraite de la génération du « baby-boom », les retraités sont de plus en plus nombreux. On assiste également à l’augmentation de l’espérance de vie (85,6 ans pour les femmes et 81,6 ans pour les hommes en Suisse en janvier 2023). D’autre part, il y a aussi l’inflation qui augmente régulièrement et l’essoufflement des marchés financiers.

Pour soutenir le pouvoir d’achat des retraités à la retraite, une prévoyance professionnelle a été mise en place. En effet, le 2e pilier est un volet important : il est obligatoire pour les salariés qui gagnent un salaire annuel supérieur à 22 050 francs. Des solutions personnalisées sont proposées en fonction des objectifs de placement.

Quels sont les avantages des fonds de prévoyance ?

Les Fonds de prévoyance ont été créés pour permettre aux salariés de se constituer une pension de retraite complémentaire ou un capital à retirer en une seule fois au moment de la liquidation des droits. En janvier 2023, le taux de conversion minimum pour la part obligatoire de la LPP est fixé à 6,80 %.

Le fonds de pension prévoit également le versement d’une pension en cas d’invalidité permanente aux personnes qui cotisent. En cas de décès de l’assuré, son conjoint (ou partenaire enregistré) et ses enfants reçoivent une prestation financière. Il s’agit de pension de veuve ou de pension d’orphelin.

Comment fonctionne un fonds de prévoyance ?

Les fonds de prévoyance ont été mis en place pour compléter le 1er pilier afin d’assurer un revenu suffisant aux retraités. Chaque assuré doit payer des cotisations mensuelles tout au long de leur carrière professionnelle. Il est possible de débloquer ces fonds avant le départ en retraite, si certaines conditions sont remplies (invalidité permanente, décès, etc.).

L’assuré se constitue une épargne individuelle. Les employeurs participent également au paiement des cotisations LPP. Les caisses de pension choisissent les placements les plus sûrs sur le marché des capitaux, mais sans pour autant négliger le rendement, pour faire fructifier les cotisations LPP et l’avoir vieillesse.

La loi-cadre LPP précise que tous les mois, les salariés doivent verser en guise de cotisations 2e pilier :

  •  7 % de leur salaire s’ils ont entre 25 ans et 34 ans ;
  • 10 % s’ils sont âgés de 35 ans à 44 ans ;
  • 15 % pour les 45 ans à 54 ans ;
  • 18 % pour ceux qui ont entre 55 ans et 65 ans.

Il faut noter que les avoirs de retraite obligatoire sont répartis en fonction du taux de conversion. Ainsi, avec le taux de conversion actuel (6,80 % en janvier 2023), avec des avoirs de retraite obligatoire de 200 000 francs suisses (chf), les assurés peuvent espérer 13 600 francs suisses de rente annuelle. Toutefois, une perte conséquente peut découler des taux d’intérêt nominaux frisant actuellement les 0 % et de l’augmentation de l’espérance de vie.

À qui s’adressent les fonds de prévoyance ?

Le 2e pilier est ouvert aux assurés qui remplissent les conditions suivantes :

  • Avoir au moins 17 ans ;
  • Être affilié au 1er pilier ou AVS ;
  • Toucher un salaire annuel minimum de 22 050 francs.

Si vous percevez un salaire annuel inférieur à 22 050 francs, il est quand même possible de s’assurer au 2e pilier si votre employeur contribue volontairement. Si vous êtes travailleur indépendant ou si vous avez signé un Contrat à durée déterminée (jusqu’à 3 mois), le versement de cotisations n’est pas obligatoire. Cependant, rien ne vous empêche de cotiser de manière volontaire.

Qu’advient-il du fonds de prévoyance après le départ à la retraite ?

Il est vivement recommandé d’étudier votre situation 10 ans avant la date de départ en retraite souhaitée. Vous pouvez alors choisir entre une sortie en rente ou en capital, si votre fonds de prévoyance permet une retraite en capital à 100 %.

Pourquoi choisir le versement d’une pension mensuelle ?

Si vous recherchez une sécurité financière, optez pour le système de rente viagère, parce que vous la recevrez tous les mois jusqu’à la fin de votre vie. En cas de décès, vos proches touchent une pension (veuf, veuve ou orphelins). Ainsi, vous profitez d’une sécurité et d’un confort financiers parce qu’en cas de longévité, c’est le fonds de prévoyance qui supporte les dépenses liées au versement de la rente viagère. Il existe, tout de même une contrainte qu’il faut connaitre : cette rente est imposable à hauteur de 100 % avec les autres revenus mensuels perçus tels que l’AVS.

Pourquoi opter pour un retrait en capital ?

Le retrait en capital ou retrait forfaitaire est un capital épargné sous la forme d’actifs libres pouvant être réinvestis à votre guise. Vous pouvez acheter un véhicule, voyager, amortir un prêt hypothécaire, etc. Le montant débloqué est soumis à un impôt unique qui varie de 5 à 15 % (en fonction du canton, de la commune, de l’église et de la demande tarifaire) du montant total.

Il faut comprendre qu’en choisissant le retrait en capital, le risque de longévité n’est plus supporté par les fonds de pension. Le retraité devra également décider seul des stratégies d’investissement à réaliser.

Est-ce que la forme mixte est intéressante ?

Le retrait mixte permet de recevoir un versement partiel en rente et une partie sous la forme d’un capital. Il faut alors définir l’écart budgétaire (par rapport aux autres revenus) à couvrir avec une rente pour connaitre le capital que vous pouvez retirer en une seule fois. De plus en plus de salariés choisissent cette formule au moment de leur départ en retraite.

Retrait anticipé du 2e pilier : est-ce possible ?

Sous certaines conditions, il est possible de demander un retrait anticipé des fonds de prévoyance :

  • Achat d’un logement : il est possible de débloquer les fonds de votre 2e pilier si vous souhaitez acquérir un logement, acheter des parts dans une coopérative de projet de construction ou amortir une hypothèque.
  • Le retrait de ces fonds doit s’opérer dans le respect des conditions ci-après :
    • Le bien acheté doit servir de résidence principale ;
    • Jusqu’à l’âge de 50 ans, il est possible de débloquer la totalité de l’avoir de prévoyance ;
    • Au-delà de 50 ans, le montant du retrait est limité ;
    • Le retrait anticipé n’est permis que tous les 5 ans ;
    • Le consentement du conjoint ou du partenaire de vie est indispensable pour effectuer un retrait ;
    • Si vous vendez le bien acheté avec le 2e pilier, vous êtes tenus de rembourser les fonds retirés.
  • Exercice d’une activité indépendante : si vous décidez de travailler à votre propre compte, les cotisations du 2e pilier ne sont plus obligatoires. Il est possible de faire une demande de retrait en capital des sommes accumulées. Faites une demande au cours de l’année qui suit l’ouverture de votre l’activité en tant qu’indépendant en présentant l’inscription au registre du commerce ou les documents AVS. Le consentement du conjoint ou du partenaire de vie est indispensable pour débloquer les fonds de prévoyance. Adressez-vous à votre caisse de retraite pour connaitre les démarches pour un retrait anticipé à la suite de la création d’une activité indépendante.
  • Un départ définitif de la Suisse pour travailler dans un pays hors de l’UE ou de l’AELE vous permet aussi de faire un retrait anticipé. Cependant, si vous déménagez dans un pays de l’UE ou de l’AELE, il faut attendre la retraite pour retirer ces fonds. Quoi qu’il en soit, dans le nouveau pas de résidence, vous profitez obligatoirement d’une couverture d’invalidité, de prestations de survivant et d’une assurance vieillesse.