
AVS et chômage en Suisse : protéger votre prévoyance en période d'inactivité
Le régime de sécurité sociale suisse a connu une étape essentielle à travers la réforme AVS 21, qui a été validée le 25 septembre 2022. Des changements doivent être opérés pour assurer le financement de l’AVS d’ici 2030.
Les premières dispositions de cette réforme ont été appliquées à partir du 1er janvier 2024 et apportent plus de souplesse dans les modalités de départ à la retraite. Les modifications portent également sur le report progressif de l’âge de départ à la retraite des femmes pour qu’il s’aligne sur celui des hommes : il passera alors de 64 ans à 65 ans.
Découvrez les points essentiels afin de bien comprendre pourquoi cette réforme a été menée et comment il faut se préparer pour mieux planifier sa retraite.
La réforme AVS 21 est indispensable pour garantir la stabilité du financement de l’AVS jusqu’en 2030 et pour maintenir le niveau actuel des rentes versées par les caisses de pension. Les principales mesures de cette réforme apportent une flexibilité et des ajustements progressifs pour atteindre les objectifs fixés.
Voici les mesures clés de la réforme AVS 21 :
Comme la plupart des populations européennes, les Suisses n’échappent pas au problème du vieillissement de la population et de l’augmentation de l’espérance de vie. En d’autres termes, les fonds constitués avec les cotisations versées par les actifs ne suffisent plus pour couvrir les rentes à verser aux retraités. Ainsi, il fallait réaménager le système pour éviter un déficit à combler dans les finances de la caisse de pension.
La réforme instaure un relèvement progressif de l’âge légal de départ à la retraite des femmes en Suisse pour qu’elle passe de 64 ans à 65 ans à partir de 2024. Ce dispositif concerne les femmes nées de 1961 à 1964 qui verront le nombre de trimestres requis augmenter d’un trimestre par an entre 2024 et 2028 pour s’aligner à la durée de cotisation requise pour les hommes.
D’une part, la réforme AVS 21 facilite la poursuite d’une activité au-delà de 65 ans afin que les assurés puissent continuer à se constituer des fonds pour améliorer le niveau de leur rente. D’autre part, elle permettra aussi de financer les rentes jusqu’en 2030.
Les conséquences de la réforme AVS 21 sont différentes en fonction du profil des assurés.
Les changements instaurés ont tendance à encourager les actifs à travailler plus longtemps et au-delà de l’âge légal de départ fixé à 65 ans.
Grâce aux différentes dispositions qui renforcent le financement de l’AVS, le niveau des rentes actuel sera maintenu jusqu’en 2030. Le départ à la retraite est également plus flexible avec la possibilité de prolonger la carrière professionnelle au-delà de l’âge légal de départ. L’assuré peut choisir de partir à partir de 63 ans et rester en activité jusqu’à 70 ans.
La génération transitoire des femmes nées de 1961 à 1969 bénéficiera de mesures de compensation : elles auront le droit de demander une retraite anticipée en profitant de conditions préférentielles ou bien de recevoir une rente AVS supplémentaire si elles continuent de travailler jusqu’à l’âge de départ fixé pour leur génération.
Pour anticiper l’impact de la réforme AVS 21, il convient de bien planifier sa retraite en optimisant les cotisations versées sur les trois piliers (AVS/AI, LPP et épargne privée). Cette planification anticipée va permettre d’améliorer le niveau des rentes au moment du départ à la retraite.
Certaines figures politiques se sont opposées à la réforme AVS 21 parce qu’elles redoutaient que sa validation ne soit qu’une première étape qui va mener à la retraite à 67 ans. Le relèvement de l’âge légal de départ pour les femmes était également considéré comme injuste dans certains débats qui précédaient l’entrée en vigueur de cette réforme.